14

 

— Délie-moi de ma promesse, Emmaline…

Elle ne répondit pas. Manifestement, elle ne voulait pas oublier le serment qu’il venait de lui faire… et, de son côté, Lachlain ne voulait pas manquer à sa parole. La seule réaction de sa promise consista à écarter davantage les jambes au-dessus de lui, puis à se frotter lentement, sensuellement sur toute la longueur de son érection, dont seuls la séparaient sa petite culotte à elle et son pantalon à lui.

— Oh, mon Dieu, oui… râla-t-il, tremblant d’un désir fou, incapable de croire qu’elle faisait réellement une chose pareille.

Il s’en servirait pour la réduire à sa merci, se disait-il vaguement. Si goûter son sang déclenchait en Emma des réactions pareilles, il l’obligerait à boire à ses veines jusqu’à ce qu’elle se livre tout entière…

Obliger une vampire à boire à ses veines… Mais que lui arrivait-il ?

Elle se plaqua contre lui, l’obligeant à pencher davantage encore la tête en arrière. Le parfum des cheveux blonds qui tombaient juste devant son visage, la sensation de la morsure et le plaisir évident que ressentait sa compagne le mettaient sur le fil du rasoir.

— Tu vas me faire jouir, si tu continues…

Elle continua. Se pressant contre lui comme si elle était purement et simplement incapable d’arrêter. Jamais il n’avait connu une frustration pareille. Ne pouvoir ni la caresser ni embrasser sa chair… Elle se frotta les seins sur lui, puis recula légèrement. Le bois de la tête de lit grinça sous les doigts de Lachlain.

Une pression palpitante croissait en lui. Il haletait à présent, tandis qu’elle bougeait de plus en plus vite le long de son sexe.

— Je pourrais te boire éternellement, lui chuchota-t-elle à l’oreille, à l’instant même où il prit conscience qu’elle avait cessé. C’est tellement bon…

— Tu me rends dingue !

Il rejeta violemment la tête en arrière. Un hurlement lui échappa, tandis que la jouissance l’empoignait sous l’effet des mouvements d’Emma, dont les hanches allaient et venaient avec ardeur au-dessus de lui. Le bois du lit se réduisit sous ses mains à l’état d’échardes et de sciure.

Lorsque enfin ses frissons s’apaisèrent, il serra ses poings en sang derrière les jambes de son âme sœur. Elle bascula contre son torse, cramponnée à lui, tremblant comme une feuille.

— Regarde-moi, ma belle.

Elle releva la tête ; ses yeux argentés le fascinèrent. Il la connaissait si bien, elle lui semblait si familière, alors qu’il n’avait jamais rien vu qui lui ressemble – rien qui ressemble à cette créature époustouflante. La tête inclinée de côté, elle le considéra d’un air indécis.

— Je veux te caresser. T’amener au bord du plaisir. Et te déguster. Écarte ta culotte et viens t’agenouiller là, juste là. (Elle secoua lentement la tête.) Mais pourquoi ?

— Parce que, avec ce genre de choses, c’est toujours l’escalade, murmura-t-elle.

— J’ai tenu ma promesse.

Sans desserrer les poings, il ajouta, un ton plus bas :

— Je souffre. J’ai tellement envie de te donner du plaisir.

Les yeux d’Emma s’adoucirent, juste avant qu’elle pose le front contre le sien. Puis, sans doute incapable de s’en empêcher, elle se pencha davantage pour lui lécher les lèvres et les agacer de la langue. Ses longs cheveux tombèrent devant son visage, effleurant le cou de Lachlain. Son odeur exquise l’enveloppa tout entier. Il se sentit durcir aussitôt.

— Pourquoi ne pas aller plus loin ? demanda-t-il d’une voix rauque, entre deux baisers.

— Je ne suis pas moi-même, chuchota-t-elle. Je ne suis pas comme ça. Je ne te connais pratiquement pas.

Une frustration intense croissait en lui sous l’effet de ces assertions ridicules. Il avait la nette impression qu’Emma avait des scrupules parce qu’elle était censée en avoir, ni plus ni moins.

— N’empêche que tu as bu mon sang à mes veines. Je ne vois pas ce qu’on pourrait faire de plus intime…

Elle se raidit en se rejetant en arrière.

— C’est vrai, et je le regrette. Moi, je ne pourrais jamais m’offrir aussi complètement à quelqu’un en qui je n’ai pas confiance. (Elle se leva pour aller se blottir dans le fauteuil.) Quelqu’un qui s’est montré tellement cruel…

— Je…

— Parce que tu as été cruel, c’est un fait. Il y a seulement trois nuits, tu m’as fait la peur la plus terrible de ma vie. Et voilà que maintenant, tu me demandes quelque chose ? (Elle tremblait.) Va-t-en. S’il te plaît… Pour une fois…

Il lâcha un grognement de frustration, mais s’éloigna en boitillant. Avant de se retourner, au moment de s’engager dans le couloir qui reliait les deux chambres :

— Tu n’as gagné que quelques heures, j’espère que tu en es consciente. La prochaine fois que tu boiras, tu seras mienne, tu le sais aussi bien que moi.

La porte claqua derrière lui.

 

 

Emma se tournait et se retournait dans le nid de couvertures qu’elle s’était aménagé par terre. Depuis quand le tissu de ses sous-vêtements était-il aussi rêche ? Il lui semblait sentir le moindre fil contre la peau sensible de ses seins et de son bas-ventre.

Alors qu’elle portait de la soie.

À la seule pensée de ce qu’elle avait fait à Lachlain, ses hanches se mettaient à onduler comme si elle le sentait toujours sous elle. Elle l’avait amené à l’orgasme en le chevauchant.

Le feu aux joues, elle se demanda si elle n’était pas en train de se transformer en Emma la Licencieuse.

D’autant qu’elle avait failli avoir un orgasme, elle aussi. Pendant son bain, elle s’était même aperçue qu’elle était plus moite que jamais. Ce qui soulevait une question importante : le désir éveillé en elle par le sang était-il d’ordre sexuel ? Après tout, cela ne ressemblait pas vraiment à une envie incontrôlable de boire…

Lachlain avait raison. La prochaine fois qu’elle se nourrirait de lui, il pourrait la posséder, car cette nuit, elle avait momentanément perdu l’esprit jusqu’à oublier pourquoi ils ne devaient pas coucher ensemble. Malheureusement, elle n’était pas femme à se donner sans créer un lien affectif, même si elle aurait désespérément voulu se persuader du contraire.

Pourtant, question sexe, elle n’avait pas l’impression d’être vieux jeu. Après tout, elle connaissait Cinesex. Franchement, elle avait des idées très saines sur le sujet en général, bien qu’elle n’ait jamais connu l’orgasme. Seulement elle savait au fond, tout au fond, qu’il lui fallait une histoire au long cours… ce qui serait absolument impossible avec Lachlain.

Non seulement c’était un Lycae, fruste et dangereux, qui adorait la mettre mal à l’aise, mais elle ne s’imaginait pas le présenter à ses amis. Il ne s’entendrait jamais avec ses proches, parce que ça les rendrait malades de voir un « animal » la toucher.

Sans parler du fait qu’il existait quelque part dans le vaste monde une autre femelle, dont le destin était lié à lui par les forces cosmiques.

Emma n’avait rien contre une saine émulation, mais essayer de concurrencer l’âme sœur d’un Lycae…

On frappa à la porte de communication, qui s’ouvrit aussitôt. Heureusement, elle n’avait plus le corps en feu et avait cessé de se tripoter les seins.

Lachlain s’appuya au chambranle, les cheveux encore humides, vêtu en tout et pour tout d’un jean qui lui arrivait sous la taille, ajusté mais pas trop – parfait. Il avait un morceau de tissu noué autour de la main. Emma déglutit. Il s’était blessé en brisant la tête de lit, au moment de l’orgasme…

Il croisa les bras sur la poitrine musclée qu’elle admirait au point d’en devenir idolâtre. Elle aurait adoré lui dire oui…

— Dis-moi quelque chose de neuf sur toi, exigea-t-il.

Lorsque enfin elle parvint à lever les yeux jusqu’à son visage, elle hésita, avant de se décider à répondre :

— Je suis allée à l’université. Je suis diplômée en culture populaire.

Il en fut visiblement impressionné, mais bien sûr, il ignorait que la plupart des gens considéraient la culture populaire comme un sujet d’études ridicule. Un hochement de tête, et il fit demi-tour. Alors, parce qu’il ne s’y attendait pas, Emma ajouta :

— Dis-moi quelque chose, toi aussi.

Quand il pivota de nouveau vers elle, il avait effectivement l’air surpris.

— Tu es la plus belle créature que j’aie jamais vue, déclara-t-il néanmoins d’une voix rauque.

Une petite exclamation échappa à la jeune femme. Puis la porte se referma derrière lui.

Il avait dit qu’elle était belle !

Jusqu’ici, Emma n’avait éprouvé qu’une sorte de résignation attristée, mais maintenant la tête lui tournait. Elle était dans un état terrible. Ses émotions évoquaient l’aiguille d’un compas dément, au tournoiement ininterrompu…

Elle plissa les yeux en comprenant ce qui se passait. Le syndrome de Stockholm. Forcément. Voyons, est-ce qu’elle s’identifiait à son méchant kidnappeur ? Bingo. Est-ce qu’elle s’attachait à lui ? Bingo.

Mais, pour être honnête, y avait-il beaucoup de kidnappeurs en activité qui ressemblaient à des dieux de haute taille, à la délicieuse peau bronzée, à l’accent génial et au corps de rêve, brûlant et musclé ? Dotés, qui plus était, d’une prédilection à coller ledit corps contre le sien… et la trouvant belle…

Sans oublier que Lachlain était visiblement plus que désireux de lui donner son sang succulent.

Allait-elle devenir la Patty Hearst de ce Lycae ?

Peu importait. Ce qui comptait, c’était qu’elle ne soit pas sa promise : même s’il la séduisait, même s’ils avaient une petite aventure, il ne ferait que s’amuser un peu avec elle en attendant de rencontrer l’âme sœur. Parce que, si elle se retrouvait pieds et poings liés avec un homme tel que lui, elle risquait de se transformer en une de ces femelles pleurnichardes comme on en voyait tant, et ça, c’était hors de question.

Heureusement, elle n’était pas sa promise. Heureusement, oui. Sinon, elle aurait été condamnée à perpétuité. Il ne l’aurait jamais laissée s’en aller, il l’aurait rudoyée et rendue abominablement malheureuse… et si jamais elle avait réussi à s’enfuir, il se serait lancé à ses trousses et ses tantes auraient fini par le tuer.

Elles auraient adoré. Si elles apprenaient un jour qu’il l’avait embrassée et caressée de manière aussi intime, elles se déchaîneraient contre lui et ses frères de race. Pour ce qu’en savait Emma, personne d’autre qu’elle dans la maisonnée n’avait jamais eu de contact avec un Lycae.

Et personne d’autre que sa mère n’avait jamais succombé à un vampire.

 

 

À son réveil, au crépuscule, quelque chose clochait.

Elle parcourut la pièce obscure du regard. Rien à signaler. Bien sûr. Il n’y avait effectivement rien, voilà ce qu’elle se dit en se dépêchant de s’habiller puis de plier bagage, avant de se précipiter dans la chambre de Lachlain.

Il dormait, toujours vêtu de son seul jean, sans couverture, car il s’en était servi pour occulter sa fenêtre à elle. Lorsqu’il se mit à trembler, elle en déduisit qu’il faisait un cauchemar. D’ailleurs, il marmonnait en gaélique, sa peau se couvrait de sueur et tous ses muscles se contractaient, comme s’il souffrait affreusement.

— Lachlain ? appela tout bas Emma.

Sans réfléchir, elle s’approcha pour lui caresser la joue, puis les cheveux, dans l’espoir de l’apaiser. Il se figea.

— Emmaline… murmura-t-il.

Il ne s’était pourtant pas réveillé. Figurait-elle dans son rêve ?

Elle en avait fait un extraordinaire, elle aussi, le plus réaliste de toute sa vie.

À ce souvenir, elle passa machinalement la main sur le front du dormeur. Le songe se déroulait de son point de vue à lui – elle voyait ce qu’il voyait, respirait les odeurs qu’il respirait, expérimentait le contact de ce qu’il touchait.

Il se trouvait dans une échoppe, sous une tente, devant un étalage de joyaux. Accompagné d’une femme d’une extrême beauté, aux longs cheveux couleur café zébrés de soleil, et aux yeux verts étincelants.

Il choisit un lourd collier en or et saphir puis le paya. La forme du bijou et la monnaie utilisée prouvaient que la scène se passait bien longtemps auparavant.

La femme soupira.

— Encore des cadeaux.

— Oui.

Lachlain lui en voulait déjà de ce qu’elle allait ajouter, il n’en doutait pas une seconde. Et en effet, Cassandra reprit – son interlocutrice s’appelait Cassandra –, Emma le savait, si surprenant cela soit-il :

— Il y a neuf cents ans que tu attends. Moi aussi, ou peu s’en faut. Tu ne crois pas qu’on pourrait…

— Non, coupa-t-il sèchement.

Combien de fois va-t-elle encore m’en parler ? songea-t-il.

Cassandra n’y croyait peut-être pas, mais lui si.

— J’aimerais passer une nuit avec toi.

— Je te considère comme une de mes plus vieilles amies, mais les choses peuvent changer, ne l’oublie pas. (La colère de Lachlain enflait.) Tu appartiens au clan. Tu feras forcément la connaissance de mon âme sœur. Il est hors de question que je la place dans une situation aussi inconfortable…

Emma secoua la tête, encore déconcertée par le réalisme de ce rêve bizarre. Il avait suffi que son compagnon lui parle de bijoux pour qu’elle invente des histoires tordues.

Elle baissa les yeux. Le rouge lui monta aux joues quand elle s’aperçut qu’elle caressait le torse du dormeur. Au lieu de cesser, pourtant, elle s’émerveilla de la beauté de ce corps viril, du désir qu’elle ressentait…

Soudain, la main de Lachlain l’empoigna par le cou, si brutale qu’elle n’eut même pas le temps de crier.

Lorsqu’il ouvrit les yeux, ils étaient entièrement bleus.

Morsure Secrète
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